
J'ai aimé Eric, et il m'a aimé. Nous nous le sommes dits un jour :"tu es la seule personne à qui j'ai jamais dit "je t'aime"", "moi aussi". Voilà, ça a été dit et ça restera dans mon coeur à jamais. Dans le sien aussi, je suppose, mais je n'en suis pas bien sûr.
Je pense à lui très souvent. Les souvenirs des fois où nous avons fait l'amour, les premières fois au Mexique, sont encore des souvenirs très précis qui m'émeuvent et m'excitent aun plus haut point. Mon coeur se serre quand je pense que je n'ai pas su lui dire ce qui aurait pu - peut-être - nous réconcilier. Il était persuadé qu'il n'était pas homo, moi, bêtement, je jouais le mec "bi". Quel crétin j'ai été. Quels crétins nous avons étés. Bien sûr, aujourd'hui je vois les choses très différemment. je surais être plus honnête avec moi-même, lui dire les raisons qui me faisaient l'aimer (il y en avait beaucoup) et éclaircir les raisons qui lui faisaient - je crois - penser que je n'étais pas toujours digne d'être aimé. Je n'étais pas aussi mûr que je le suis aujourd'hui, pas aussi prêt à ouvrir mon coeur que je le suis maintenant. Il n'y a rien à regretter, c'est comme ça.
Je pourrais facilement le voir, il travaille dans la même boîte que moi, dans un autre site. Mais je ne sais pas s'il en a vraiment envie. Il est aujourd'hui marié avec une fille qu'il avait connue dans les années 1980, qu'il a perdu de vue et qui l'a retrouvé, 10 ans plus tard, divorcée et avec deux filles. Il a donc épousé la belle et lui a fait un 3e enfant. Une 3e fille, bien fait ! Il nétait pas super à l'aise dans le rôle du boyfriend à l'époque où nous nous aimions passionément, où nous ne pouvions pas nous passer l'un de l'autre. Aujourd'hui, je doute qu'il ait envie de se retrouver dans le rôle de l'ex-boyfriend.
Pourtant, très souvent, je crois appercevoir dans le rue sa mèche de cheveux, sa façon de porter une veste, son profil, son tein de peau et je tressaille. Bien sûr, ce n'est qu'un mirage fugace et je me retrouve déçu. Souvent je crois l'appercevoir dans une foule, à cause de l'éclat bref d'une paire de lunettes, d'une silhouette qui pourrait être lui. Ce n'est pas lui, mais tant que celà m'arrive, je sais que je l'aime encore.